L’appropriation des voix

Refuser le discernement est la méthode de rendre inaudible toute adresse et réduire au silence qui l’on destine au néant. Il y a eu une escroquerie profonde et dévastatrice dans cette prétention à la discrétion du discernement, à moins que ce ne soit le symptôme d’une surdité qui a conduit au monde des hurleurs. Celles et ceux qui en portent la responsabilité en sont devenu.e.s les victimes ultimes, bien qu’il leur soit impossible d’y croire, les assignant au destin d’une agonie dans la solitude et d’une disparition sans histoire.

Après tout, ce sont celles et ceux que ces malentendant.e.s ravalèrent à la condition de matières à avaler, qui furent vu.e.s, entendu.e.s, connu.e.s, plaint.e.s et défendu.e.s alors même qu’ils et elles étaient, prétendument, constitué.e.s pour n’être pas mais fournir à leurs avaleur.se.s ce dont ils croyaient pouvoir constituer une – leur – histoire et toute leurs richesses. Les bouches refermées, le silence devient néant. Qui s’en plaindrait?